Page:Le Play, L’Organisation Du Travail, 1893.djvu/263

Cette page a été validée par deux contributeurs.

croient d’ailleurs trouver dans la présence de plusieurs cultes une garantie suffisante contre les abus que pourrait entraîner l’exagération de certaines tendances spéciales aux catholiques romains. Tous nos gouvernements se seraient épargné des difficultés s’ils avaient eu l’heureuse idée de suivre ces exemples. En se montrant désormais mieux avisés, ils procureront aux croyants des satisfactions infinies. Ils obtiendront, tout en simplifiant leur tâche, la popularité qu’ils ont vainement cherchée dans une multitude d’immixtions déplacées. Pour la religion, comme pour les autres actes de la vie privée (§ 67), les gouvernants ont un facile moyen d’asseoir leur influence : ils doivent s’abstenir de toute intervention qui ne rentre pas dans leur mission spéciale ; ils doivent surtout laisser les communions religieuses pourvoir, selon leurs convenances, à leurs propres intérêts. Dans l’état actuel des mœurs, un gouvernement ne saurait satisfaire complétement tous ces intérêts : mais il doit tendre à les choquer le moins possible ; et il atteint ce but en donnant aux croyants la liberté accordée par la constitution à toutes les associations de bien public.

Les personnes qui s’attachent à la seconde partie de l’objection semblent croire que, selon l’opinion même des catholiques, l’Église ne saurait subsister sans les honneurs et les pri-