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tipliés, ils forment à peine, dans quelques localités, le centième de la population. Les Amis savent très-bien qu’ils ne sauraient guère prétendre à un plus grand développement ; ils apprécient hautement les services des divers clergés chrétiens ; ils ne se flattent pas de les remplacer ; ils s’efforcent seulement de pratiquer le Décalogue mieux que la majorité des autres communions religieuses. De même que les savants sceptiques ne peuvent acquérir quelque renommée que dans des sociétés imbues de fermes croyances (§ 39), les Amis n’ont jamais prospéré qu’au milieu de chrétiens fervents dirigés par des clergés.

Les clergés ne sont donc pas moins nécessaires que les religions à la prospérité des peuples. L’intervention des clercs offre d’immenses avantages quand on a trouvé l’organisation qui conjure autant que possible les chances de corruption. J’ai signalé ailleurs[1], entre autres solutions de ce problème, les admirables exemples qu’offrent de nos jours les clercs catholiques, surtout dans les États où ils sont en présence d’un autre clergé dominant. Je rappelle en outre plus loin qu’ils ont un rôle prépondérant, en Amérique, dans l’un des États modèles de notre temps (§ 70).

  1. La Réforme sociale, 3e édition, t. Ier, p. 142.