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une race d’hommes qui, sans connaître et adorer Dieu, devancerait les autres dans la culture de ces sciences qu’on signale comme l’unique source de la vérité. Et, comme ce fait ne s’est présenté spontanément chez aucun peuple, ils devraient imiter certains réformateurs contemporains, c’est-à-dire fonder de toutes pièces une colonie justifiant par ses succès la fécondité du scepticisme. Aussi longtemps qu’une telle société ne sera pas constituée, on aura le droit de condamner absolument, au nom de la science, les doctrines qui nient Dieu et la religion.

À la vérité, quelques partisans du scepticisme scientifique prétendent que cette expérience est faite : ils s’appliquent à établir qu’il existe des races complètement étrangères à la notion de Dieu. Les faits allégués, s’ils étaient soumis à un contrôle méthodique, n’offriraient aucune garantie d’observation scientifique. Mais, pour prouver qu’ils sont sans valeur, il n’est nullement nécessaire de recourir à des enquêtes plus approfondies : il suffit de constater qu’on ne produit à l’appui de ces allégations qu’une liste de races dégradées[1].

  1. M. L. Büchner cite à l’appui de ses assertions : les Indiens de l’Orégon, les Caloches (tribu indienne), les Tuscs (race mongole), les Corrados (Brésil), les sauvages autochthones de l’Amérique du Sud, les indigènes de l’Océanie, les Béchuanas (Afrique méridionale), les Cafres, les Hottentots, les Boschismans, les Indiens Schinuk, les indigènes de Kingsmill (Mi-