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surtout provoquée par un nouveau genre d’erreur qui, s’appuyant sur la prétendue doctrine du progrès absolu (§ 58), signale l’avènement d’une ère indéfinie de prospérité, que les peuples devraient attendre d’un aveugle destin, sans être tenus de la mériter par le dévouement, le sacrifice personnel et le patriotisme.

§ 4

LA COUTUME DES ATELIERS ET LA LOI DU DÉCALOGUE.

La corruption provient, en général, des classes dirigeantes (§ 3) ; et elle peut parfois avoir sa principale source dans le personnel des ateliers. Dans ce dernier cas le mal peut être propagé, soit par les patrons, soit par les ouvriers. Mais, au milieu de cette diversité d’origines, le mal n’a, à vrai dire, qu’une seule cause première, la transgression de la loi morale.

La meilleure expression de la loi morale est le Décalogue de Moïse[1], complété par l’Évan-

  1. Les dix commandements de Dieu : — I. Je suis le Seigneur votre Dieu, qui vous ai tirés de la terre d’Égypte, de la maison de servitude. Vous n’aurez point d’autres dieux devant moi. Vous ne ferez point d’images taillées, ni aucunes figures, pour les adorer, ni pour les servir. — II. Vous ne prendrez point le nom du Seigneur, votre Dieu, en vain. — III. Souvenez-vous de sanctifier le jour du Sabbat. — IV. Honorez votre père et votre mère, afin que vous viviez longtemps sur la terre. — V. Vous ne tuerez point. — VI. Vous ne commettrez point de fornication. — VII. Vous ne déroberez point. — VIII. Vous ne porterez point