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au XVIIIe siècle, avec la monarchie absolue et la révolution (§ 17).

Du XIVe au XVIe siècle, le mal vint surtout des clercs et des gouvernants. Le Décalogue avait gardé son empire sur les esprits, et la Coutume continuait à faire régner l’ordre moral et matériel dans la masse de la nation. Mais celle-ci, privée de ses droits traditionnels par les empiétements de la monarchie, tenta sans succès de rétablir l’ordre moral par la guerre civile ; et elle n’aboutit qu’à ruiner l’ordre matériel (§ 15). La réforme du XVIIe siècle fut l’œuvre de deux souverains absolus qui ne possédèrent qu’une partie des qualités indispensables à leur fonction, mais qui surent, l’un et l’autre, se compléter par la collaboration des plus grands hommes de leur temps (§ 16).

Malheureusement le bien que la monarchie absolue avait produit, grâce à l’esprit judicieux de Henri IV et de Louis XIII, s’est trouvé détruit par l’incapacité et le vice de leurs successeurs (§ 17). Depuis Louis XIV, le mal est revenu avec des caractères fort différents de ceux qui s’étaient montrés au XVIe siècle. Le Décalogue a perdu son autorité sur les chefs de la société, et la Coutume est presque partout abandonnée ; en sorte que la corruption s’étend de plus en plus à toutes les classes de la nation. Celle-ci, à la vérité, a reconquis par la révolution le droit de