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ses gouvernants n’ont pas été, en somme, plus intolérants que ceux de l’antiquité et du moyen âge. Espérons donc que les nouveaux apôtres des Gaules ne seront pas inférieurs à leurs devanciers ; que la chaire, la tribune et la presse commenceront bientôt avec succès la lutte méthodique de la vérité contre l’erreur.

Depuis deux siècles, la chaire est généralement restée plus libre que la tribune ou la presse ; aussi fournira-t-elle d’abord, plus que ces dernières, le personnel de la réforme. Les archevêques de Paris ont aperçu ce rôle spécial de la chaire en instituant, dans la capitale, les célèbres conférences de Notre-Dame. Depuis quelques années, les orateurs éminents qui sont chargés de ces conférences y ont abordé les questions sociales de l’époque plus particulièrement que ne l’avaient fait leurs devanciers ; et chaque fois qu’ils ont traité ces questions, le succès, qui est toujours acquis à leurs talents, a été doublé parle surcroît d’intérêt qu’excitait chez le public le choix du sujet. Les jours de saint Bernard et d’Albert le Grand reviendraient, et l’élite du monde civilisé affluerait, dans toute l’Europe, autour de nos grands orateurs chrétiens, s’ils se dévouaient spécialement aux réformes qui peuvent aujourd’hui passionner les esprits ; s’ils s’attachaient spécialement à réfuter les objections (§§ 38 à 49) que l’opinion égarée oppose