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prit public doit sortir de l’hésitation où il reste depuis quatre-vingts ans ; il doit définitivement renoncer au mal et à l’erreur, pour revenir au bien et à la vérité. Or l’expérience signale pour atteindre ce but trois moyens principaux.

Le premier moyen de réforme est le bon exemple, puis le concours des gouvernants. Il ne saurait, assurément, exercer d’abord toute son influence en présence des souvenirs laissés par l’ancien régime en décadence (§ 17) et par certains gouvernements de l’ère actuelle. Sous l’ancien régime, en effet, les gouvernants et les clercs ont nui parfois à la religion en persécutant les dissidents, plus encore qu’en scandalisant le peuple par leur corruption. Bien que ces anciens scandales eussent pris fin, les gouvernants et les clercs de la Restauration ont positivement entravé le retour aux croyances par d’imprudentes initiatives. Le concours de l’autorité sera donc, dans une certaine mesure, subordonné au progrès de l’opinion. Les gouvernants se conformeront d’abord au vœu exprimé par l’Empereur, le 1er janvier 1869 (M) ; ils pratiqueront mieux, dans leur vie privée, les préceptes du Décalogue ; et ils honoreront, sans distinction de croyances, comme on le faisait au grand siècle (§ 16), les citoyens qui donneront le bon exemple. Puis, quand l’opinion des hommes éclairés sera enfin fixée sur les bienfaits de la religion, l’autorité affirmera plus effica-