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§ 34

COMMENT SERA RESTAURÉ, EN FRANCE, LE RESPECT DE DIEU.

J’ai indiqué ci-dessus (§ 32) qu’en France la perte des croyances religieuses avait coïncidé avec la désorganisation des ateliers de travail. J’aurais ajouté, si mon sujet eût exigé ce développement, que cette triste évolution de l’esprit français a été marquée également, par un trouble profond, dans les autres éléments de la vie privée et de la vie publique. Pour démontrer l’urgence de cette première restauration, je n’ai pas besoin d’établir pour la seconde fois que les peuples les plus prospères de notre temps sont aussi les plus religieux[1] ; car les esprits sont généralement mieux préparés, à cet égard, qu’au sujet des deux réformes suivantes (§§ 35 et 36). L’Empereur, au début de son règne, était préoccupé de la décadence morale due à la perte des croyances. Dans son programme de Bordeaux, en 1852, il plaçait au premier rang la réforme simultanée de l’ordre matériel par le travail et de l’ordre moral par la religion. En 1860, dans sa lettre à M. le comte de Persigny, alors ambassadeur à Londres, il a expressément reproduit ce même

  1. La Réforme sociale, 3e édition, t. Ier, p. 95.