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tères encore plus pernicieux (§ 49, n. 2 à 4). Lorsque le Code du 25 septembre 1791 (F) eut, pour la première fois chez un peuple civilisé, établi en principe que la séduction n’est ni un délit ni la violation d’un contrat, les mœurs reçurent aussitôt une fâcheuse atteinte. En même temps les mauvais exemples du Directoire firent pénétrer la corruption dans des classes qui jusqu’alors étaient restées intactes. Depuis ce temps, le mal envahit chaque jour plus profondément les villes et les campagnes. Le sentiment délicat qui, chez les Anglo-Saxons, assure aux femmes, lorsqu’elles sont obligées de parcourir seules les voies publiques, le respect et, au besoin, la protection de tous les hommes, manque presque complètement aux Français. Trop souvent il est remplacé par une importunité

    aucun de leurs plans de réforme ne tient compte, et qui peut les déjouer tous ; je veux parler de l’influence des femmes sur le gouvernement. Les mœurs de la nation leur permettent de visiter seules tous les gens en place, de solliciter en faveur de leurs maris, de leurs familles, de leurs amis ; et ces sollicitations sont plus puissantes que les règlements et les lois. Nos compatriotes, habitués à considérer le droit comme une barrière contre toute espèce de sollicitations, auraient de la peine à se faire une juste idée d’un pareil obstacle ; et il faut avoir vu les choses de ses propres yeux pour concevoir à quelle situation désespérée ce pays a pu être réduit par la toute-puissance d’une influence qui, dans notre patrie, ne s’étend pas, heureusement pour le bonheur de ce sexe lui-même, au delà du foyer domestique. » (Mélanges politiques de Jefferson, t. Ier, p. 332.)