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révolutionnaire, et les dissidents, rétablis dans tous leurs droits, ont ramené à la foi une partie des classes dirigeantes, de celles surtout qui gouvernent les domaines ruraux et les grandes manufactures. Il se produit même des exemples de sainteté et de dévouement chrétien qui fournissent déjà un enseignement à l’Europe, et qui portent quelques étrangers perspicaces[1] à entrevoir le retour de l’ascendant moral que la France posséda deux fois : au temps de saint Louis et de saint Thomas d’Aquin (§ 14) ; au siècle de Vincent de Paul, de Condé et de Descartes (§ 16).

Malheureusement beaucoup de causes empêchent jusqu’à présent que cette tendance amène, en France et en Europe, des résultats décisifs. La classe la plus nombreuse et la moins éclairée, après s’être imbue des erreurs révolutionnaires, reste, selon son rôle habituel, fidèle à la routine établie (§ 2) : elle continue, avec plus de passion que de discernement, l’impulsion

  1. Cet espoir m’a été exprimé plusieurs fois par des hommes qui prévoient les redoutables conséquences de la propagation du scepticisme scientifique (§ 39), et qui, en présence de cette nouvelle invasion du mal, voient des alliés dans tous ceux qui croient en Dieu. Parmi les hommes dont les étrangers estiment le plus les talents et l’éloquence, j’ai souvent entendu citer M. le comte de Montalembert, l’éloquent historien des moines d’Occident, et les orateurs des célèbres conférences de Notre-Dame de Paris : l’abbé Frayssinous, le R. P. de Ravignan, le R. P. Lacordaire, le R. P. Félix, le R. P. Hyacinthe.