Page:Le Play, L’Organisation Du Travail, 1893.djvu/201

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dents connus, eurent pour fin des résultats également inouïs : le gouvernement de la Terreur ; la spoliation, l’exil et les massacres du clergé ; l’abandon du christianisme pour les cultes officiels de la Raison et de l’Être suprême.

Les catastrophes qui suivirent la révolution française furent pour l’Europe entière un salutaire avertissement. Les classes dirigeantes, et en particulier celles de l’Angleterre, de la Prusse et de la Russie, comprirent leur erreur et revinrent aux croyances. La France, plus durement frappée que les autres nations, s’associa de plus en plus à ce mouvement à mesure que les épreuves de 1815, de 1830 et de 1848 venaient montrer plus clairement les voies de la vérité. Depuis lors, les laïques les plus éminents, les clercs catholiques, régénérés par la persécution

    jouissances intellectuelles et sensuelles. Il résumait sa doctrine dans les termes suivants : « Le Mondain (de Voltaire), aimable pièce qui ne respire que la joie, est, si j’ose m’exprimer ainsi, un vrai cours de morale. La jouissance d’une volupté pure est ce qu’il y a de plus réel pour nous en ce monde. J’entends cette volupté dont parle Montaigne, et qui ne donne point dans l’excès d’une débauche outrée. » (Lettre à Voltaire, du 23 décembre 1736.) Dans le même temps, Georges ii pratiquait alternativement, dans le Hanovre et en Angleterre, une philosophie encore plus matérialiste. À Munich, la dépravation de la cour de Versailles s’était propagée avec le scepticisme de Voltaire : la cour se glorifiait d’avoir une Montespan ; et les dames de cette cour affichaient des mœurs éhontées, dont la description a été conservée par un diplomate anglais. (A Memoir of the right honourable Hugh Elliot, par la comtesse de Minto ; Édimbourg, 1868.)