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ont offert plus d’analogies que de contrastes (§ 17). Abordant ensuite plus spécialement mon sujet, j’ai indiqué la connexion intime qui s’est établie, pendant ces deux siècles de décadence, entre l’oubli du Décalogue et l’abandon de la Coutume (§ 30). Pour toucher de plus près à la conclusion, j’ai encore à insister sur le résultat principal de cette longue époque de corruption : sur la violation habituelle des devoirs qui se rapportent à Dieu, au père et à la femme ; en d’autres termes, sur l’oubli des six commandements, non sanctionnés par le Code pénal (§ 4), qui imposent les trois formes principales du respect.

Les efforts les plus brillants de l’ancien régime en décadence s’employèrent contre Dieu et la religion. Ils créèrent cette célèbre école de scepticisme à laquelle toutes les cours de l’Europe, sauf celle du souverain des Turcs, voulurent se rattacher[1]. Ces aberrations, sans précé-

  1. Voir la correspondance de Voltaire avec Frédéric II, roi de Prusse ; Catherine II, impératrice de Russie ; Charles-Théodore, électeur-palatin ; Frédéric-Guillaume, margrave de Bayreuth ; Wilhelmine, sœur de Frédéric II, femme du précédent ; Stanislas, roi de Pologne et duc de Lorraine ; Élisabeth, princesse d’Anhalt-Zerbst ; Caroline, margrave de Bade-Dourlach, etc. — Frédéric II, l’un des hommes éminents de ce siècle, considérait toutes les religions comme une aberration de l’esprit humain : la tolérance qu’il leur accordait dérivait à la fois de la politique et du mépris. Il ne comprenait ni l’esprit ni la morale du christianisme. Il faisait consister la sagesse dans l’usage modéré des