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d’une des plus solides constitutions que nous offre l’histoire.

La troisième cause est l’exagération de certaines doctrines relatives à l’économie du travail. Le mal est venu de plusieurs écrivains qui, ayant ignoré la pratique des ateliers prospères (§§ 19 à 25), ont établi une démarcation systématique entre l’ordre économique et l’ordre moral. Ces écrivains ont érigé en théorie les faits les plus regrettables du nouveau régime manufacturier. Ils n’ont tenu aucun compte des devoirs réciproques imposés aux patrons et aux ouvriers par des Coutumes séculaires, que toutes les Autorités sociales (§ 5) du Continent et de l’Angleterre elle-même continuent à respecter. Ainsi, par exemple, ils ont assimilé les lois sociales qui fixent le salaire des ouvriers aux lois économiques qui règlent l’échange des denrées. Par là ils ont introduit dans le régime du travail un germe de désorganisation ; car ils ont amené les patrons à s’exempter, en toute sûreté de conscience, de la plus salutaire obligation de la Coutume (§ 20).

Telles sont les origines principales du déplorable état de choses qui, de 1830 à 1848, a été la cause de tant de discussions au sein du Parlement anglais. De là les décadences locales que certaines enquêtes officielles, trouvant le mot barbarie trop doux, ont qualifiées par le mot