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la femme (§ 4) ; elles ont désorganisé, par le spectacle de leurs vices, les villes et les campagnes. Dans beaucoup d’ateliers ruraux et manufacturiers, les patrons ont suivi ces exemples. Ainsi ébranlés dans leurs mœurs et leurs sentiments, abusés en outre par les fausses doctrines économiques importées d’Angleterre (§ 29), ils ont violé la Coutume ; ils ont surtout renoncé à la permanence des engagements et rompu les rapports qui les unissaient à leurs ouvriers (§§ 20 à 25). Les ouvriers, à leur tour, ont été peu à peu pervertis par cette longue suite de mauvais exemples[1] : dans les villes

  1. Les désordres actuels des ouvriers de Paris et de la banlieue proviennent, par une filiation directe, des désordres du roi qui inaugura, en 1661, l’ère actuelle de corruption. L’enseignement de cette vérité est l’un de ceux qui serviront le mieux la cause de la réforme. Parmi les lectures les plus utiles à cet enseignement, je signale celles des écrits suivants. — Les monographies Nos 11 et 13 des Ouvriers des deux Mondes (P). — Les travaux de M. Villermé sur la condition actuelle des ouvriers. — Les considérations émises par M. Louis Reybaud, de l’Institut, sur les conséquences du mauvais exemple donné par les classes dirigeantes (Condition des ouvriers qui vivent de l’industrie du coton). — Correspondance et mémoires décrivant la vie privée des hommes influents du Directoire et de la Terreur, de J.-J. Rousseau, de Voltaire, des principaux encyclopédistes et des dames qui propagèrent leurs idées. — Le journal de Barbier, sur l’époque de Louis XV. — Les écrits de Madame, duchesse d’Orléans, et de Saint-Simon sur les époques de la Régence et de Louis XIV. — Enfin la Société française au XVIIe siècle, de Victor Cousin, montrant la transition des bonnes mœurs de Louis XIII à la corruption de Louis XIV. — Parmi les documents officiels qui peignent le mieux l’action personnelle des deux rois dans l’œuvre de la corruption, je signale