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Il exerce spécialement sa funeste influence sur les femmes et les jeunes gens, qui, plus que les hommes faits, ont besoin d’être soutenus par une ferme direction. Avant la perte de la pudeur et de la chasteté, qui marque les derniers degrès de la décadence des mœurs (§ 25, n. 1), le symptôme habituel du relâchement de l’autorité est la liberté laissée aux femmes et aux jeunes gens de se livrer, en ce qui concerne les vêtements, les mobiliers et les récréations, aux extravagances de la mode. Ce genre de désordre a été fort apparent, dans notre histoire, aux deux époques précédentes de corruption, sous la domination romaine (§ 13) comme sous les derniers Valois (§ 15)[1]. Il se reproduit, de nos jours, avec les caractères les plus fâcheux[2].

Tous ces désordres concourent directement, depuis deux siècles, à troubler le régime du travail. Les classes dirigeantes, perverties par la royauté et ses auxiliaires (§ 17), ont propagé autour d’elles l’oubli des six commandements qui prescrivent le respect de Dieu, du père et de

  1. « Platon, en ses loix, n’estime peste au monde plus dommageable à sa cité, que de laisser prendre liberté à la jeunesse de « changer en accoustrements, en gestes, en danses, en exercices et en chansons d’une forme à une autre. » (Montaigne, Essais, liv. Ier, ch. xliii.)
  2. Opinion de M. le procureur général Dupin sur le luxe effréné des femmes. La passion pour les narcotiques, contractée par les jeunes générations et même par les enfants, est une innovation encore plus dangereuse pour l’avenir de notre race. (Sénat ; séance du 22 juin 1865.)