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lectuels, moraux et religieux des ouvrières ; organisation financière conservant, en la faisant fructifier, la portion du salaire qui n’est pas affectée aux besoins immédiats de l’ouvrière ou de sa famille ; enfin, formation d’une dot qui assure à la jeune fille un mariage avantageux. Le jury a cité avec éloge un grand établissement de l’état de Massachusets (États-Unis) où ces pratiques paraissent avoir pris naissance au commencement de ce siècle[1]. Il a constaté que ces pratiques sont maintenant acclimatées avec un complet succès sur le sol de l’Europe. Il a distingué surtout un établissement du pays de Bade[2], dans lequel le problème a été si bien résolu que les jeunes filles qu’on y admet sont recherchées de préférence par les jeunes gens qui aspirent au mariage.

Dès l’année 1850, une étude sur les mines et les fonderies de l’Auvergne[3] avait signalé les heureux résultats que la protection accordée aux jeunes filles produisait dans ces ateliers. Elle a prouvé que l’industrie pratiquée dans ces conditions fournissait le moyen d’améliorer l’ordre moral au milieu de certaines populations agricoles.

  1. Filature et fabrique de tissus, dirigée par M. W. Chapin, à Lawrence (Massachusets, États-Unis). (Rapport sur le nouvel ordre de récompenses, p. 45.)
  2. Filature de soie de M. Charles Metz, à Fribourg en Brisgau (Bade). (Rapport sur le nouvel ordre de récompenses, p. 87.)
  3. Les Ouvriers européens, XXXII, note (B).