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une forte indemnité pécuniaire. Pendant la première moitié de ce siècle, ces jugements ont souvent entraîné pour les coupables la perte de leur fortune entière ; et l’on m’assure que les juges américains restent, sous ce rapport, fidèles à la Coutume, malgré la corruption qui envahit de nos jours ce grand empire (§ 60)[1].

La société entière doit être placée sous l’autorité de ces principes. Elle ne s’approche de la perfection qu’à la faveur des institutions religieuses et civiles qui font prévaloir l’ascendant de la femme sage et pudique[2]. Mais les ateliers les mieux organisés concourent, en outre, au même but par certaines habitudes qui leur sont spéciales.

Sous leurs formes diverses, ces habitudes dérivent d’un même principe : laisser la mère de famille et ses filles au foyer domestique, et repousser systématiquement les prétendus progrès qui les mêlent au travail des ateliers. C’est une des lois fondamentales de l’organisation manufacturière ; aussi le jury international de 1867 a-t-il été unanime pour classer au premier rang les fabriques qui l’observent avec le plus de fermeté[3]. En subordonnant leur administration

  1. La Réforme sociale, t. Ier, p. 144.
  2. La femme sage et pudique a une grâce qui surpasse toute grâce. (L’Ecclésiastique, XXVI, 19.)
  3. Le jury international de 1867 a particulièrement signalé, sous ce rapport, la fabrique rurale de quin-