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Les partis qui troublent depuis quatre-vingts ans la France par leurs opinions contradictoires, pourraient trouver dans la question du foyer une occasion d’unir leurs efforts pour une réforme féconde : car il s’agit à la fois du bien-être individuel et de la dignité nationale[1]. L’œuvre semblera facile, sinon de courte durée, à ceux qui sauront employer la vraie méthode, c’est-à-dire qui étudieront préalablement tous les détails de la cinquième pratique. Les vrais amis du peuple, ceux qui manifestent leur dévouement par des faits plutôt que par des paroles, s’appliqueront à cette réforme dès qu’ils en auront compris la nécessité. Ils agiront à coup sûr, parce qu’ils trouveront d’excellents modèles dans les innombrables localités où les populations entières possèdent, sans aucune exception, leurs foyers domestiques.

Cette réforme n’est pas moins nécessaire que la restauration des autres éléments de l’ordre moral ; et, par l’évidence même des bienfaits qui en émaneront, elle semble être la plus opportune et la plus facile. Le Décalogue et la Coutume rétabliront aisément ce que l’erreur et la révolution ont détruit. La supériorité actuelle des nations occidentales sur les peuples des autres

  1. Les satisfactions que donne en France l’usage de quatre mots (§§ 57 à 60), ne compensent pas l’infériorité qu’offre notre régime de locations, lorsqu’on le compare au régime de propriété dont le bienfait est acquis à tous les peuples de l’Orient. (Les Ouvriers européens, monographies I à X.).