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grands domaines ruraux ou des grandes exploitations forestières et métallurgiques. Mais les petites industries domestiques conservent partout un certain développement, même chez les ouvriers des manufactures agglomérées ; et elles acquièrent une grande importance chaque fois que l’ouvrier peut joindre à son foyer certaines dépendances rurales[1].

Les travaux agricoles que j’ai vu pratiquer habituellement par les familles des ouvriers qui s’adonnent aux travaux des manufactures, varient selon l’organisation locale de la propriété, le climat, et le degré de perfection donné au régime du travail par l’accord du patron et de l’ouvrier. En France, j’ai souvent trouvé quatre sortes d’industries ; et je les ai rangées dans

  1. Les personnes qui désireraient connaître les détails de cette organisation, pourront consulter Les Ouvriers européens, et notamment les passages suivants : Considérations sur les travaux et les salaires des divers membres d’une famille (p. 27) ; Considérations sur les industries entreprises par les familles d’ouvriers, à leur propre compte, et sur les bénéfices qui en résultent (p. 29) ; dix-neuf monographies concernant les nomades de l’Asie et les ouvriers sédentaires ou émigrants de la Russie, de la Scandinavie, de la Turquie, de la Hongrie, de l’Autriche, de la Carinthie, de la Carniole, du Hanovre, de la Prusse rhénane et de l’Espagne (p. 149 à 187). Les monographies d’ouvriers français, publiées dans le même ouvrage, mettent particulièrement en relief la fécondité de cette troisième pratique. Tous les budgets qui servent de base à ces monographies démontrent d’ailleurs que ces petites industries, lorsqu’elles se combinent avec un bon système de petites propriétés et de subventions, ont une importance comparable à celle des salaires alloués par le patron.