Page:Le Play, L’Organisation Du Travail, 1893.djvu/158

Cette page a été validée par deux contributeurs.

métier. Dans cette situation, le succès ne lui est acquis que s’il possède la prévoyance et les ressources nécessaires pour conjurer les mauvaises chances de ses entreprises successives. Ces chances, dans certaines industries complexes, amènent parfois un mécompte. Le soin de les apprécier et la nécessité de vaincre les obstacles imprévus développent singulièrement la perspicacité et l’énergie de l’ouvrier ; et, sous cette influence, certains entrepreneurs ne tardent pas à s’élever au premier rang parmi les patrons.

Ces moyens employés pour asseoir le salaire ont assurément leur importance dans le régime du travail ; mais ce ne sont après tout que des mécanismes dont l’action bienfaisante dépend surtout des forces morales qui sont inhérentes aux systèmes ou propres aux intéressés. Aussi on a toujours fait fausse route quand on a voulu réorganiser le travail à l’aide d’une formule générale fondée sur l’un de ces mécanismes ou sur quelque combinaison financière. Sauf en certains cas particuliers, on a échoué, parce qu’aucune formule de ce genre ne saurait s’adapter à la diversité extrême des hommes et des industries[1]. Au contraire, la Coutume, comme le Décalogue, est partout applicable.

  1. Depuis les déceptions amenées par les associations de 1848 (§ 20, n. 4), les réformateurs contemporains prônent de plus