Page:Le Play, L’Organisation Du Travail, 1893.djvu/155

Cette page a été validée par deux contributeurs.

§ 21

2me PRATIQUE : ENTENTE COMPLÈTE TOUCHANT LA FIXATION DU SALAIRE.

L’entente continuelle du patron et de l’ouvrier, en ce qui touche la fixation du salaire, a pour symptôme l’absence de tout débat irritant. Elle démontre l’excellence de leurs rapports en constatant que ceux-ci sont à l’épreuve de la difficulté qui est, dans l’Occident, la principale source de l’antagonisme. Elle témoigne également d’un état général de bien-être, qui dispose l’ouvrier à se contenter de sa situation, et qui permet au patron d’accorder ce qui est nécessaire à la subsistance des familles. Elle prouve enfin qu’un besoin commun de stabilité domine les intérêts contradictoires que met en présence la fixation du salaire.

Les grèves et les calamités qui en dérivent sont, au contraire, le symptôme habituel des localités où règnent l’antagonisme, l’instabilité et le malaise. Ce désordre ne tarde pas à se produire, quand la corruption des mœurs et surtout l’amour désordonné du gain font tomber en désuétude la permanence des engagements (§ 20). Ce sont encore certains patrons qui, sous ce rapport, sont le plus enclins à violer la Coutume. Quand le commerce hausse le prix et accroît