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les sociétés de bienfaisance qui se proposent le même but, ou qui combattent les vices les plus dangereux, tels que le concubinage et l’ivrognerie. Ces institutions ont toutes un caractère commun : elles sont jugées inutiles dans tous les ateliers qui conservent un état traditionnel de prospérité ; elles sont repoussées par toutes les familles qui s’élèvent aux premiers degrés de l’aisance ; elles disparaissent par conséquent dès que la réforme s’accomplit.

D’autres institutions du même genre sont créées, de nos jours, par la bienfaisance publique. Dans ces conditions elles sont également l’indice du mal ; mais elles décèleraient l’état de santé si elles étaient créées par le mouvement spontané des populations. À cette catégorie de palliatifs se rattachent : les écoles de tout genre, les bibliothèques, les récréations choisies, les diverses sortes de caisses qui font fructifier les épargnes, et, en général, les institutions qui tendent à accroître le bien-être et la dignité des familles.

Les pratiques qui sont le vrai symptôme de la santé matérielle et morale des ateliers, celles que je nomme essentielles, se reconnaissent surtout à deux caractères : elles sont toutes abandonnées dans les groupes manufacturiers de l’Occident, où s’accumulent au plus haut degré les maux du paupérisme ; elles sont toutes con-