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ecclésiastiques, mêlés aux scandales et au luxe païen de la cour (§ 41, n. 5 et 6) ; enfin et surtout les écrivains subventionnés, qui affermirent pour longtemps la corruption en reprenant la tradition des panégyristes d’Auguste, et en en versant dans les travaux historiques la notion du bien et du mal. Pendant cette première partie du règne, le roi annonça bruyamment la volonté de gouverner lui-même ; mais, en fait, pour l’administration générale comme pour la guerre, il délégua d’abord son autorité aux hommes que le règne précédent avait formés. Cependant, sous la pression d’un maître orgueilleux, ces hommes ne purent toujours rester dans la voie où Richelieu et Mazarin les avaient tenus. Ils obtinrent les brillants résultats qui ont été cités à tort comme l’indice de la supériorité du souverain, mais qui furent seulement l’emploi et souvent l’abus des forces accumulées par ses prédécesseurs. Cette prospérité était bien étrangère à la personnalité du roi ; car elle s’éteignit à mesure que la mort lui enlevait ses auxiliaires. C’est ainsi que la mort de Turenne (1775), puis la démission de Condé après l’heureuse défense de l’Alsace, mirent fin à l’ère des conquêtes, et contraignirent le roi à conclure péniblement la paix de Nimègue (1778-1779).

Pendant la seconde partie du règne, les scandales donnés par le roi diminuèrent et prirent