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plus ardente ; elle fut aussi plus particulièrement féconde pour les catholiques[1]. Elle suscita chez ces derniers une foule d’individualités éminentes, parmi lesquelles brillèrent surtout François de Sales, Vincent de Paul, Jeanne de Chantal, Olier, de Rancé et Bossuet. Elle rendit à l’Église de France la sainteté et l’éclat qu’on n’avait guère revus depuis les temps de saint Louis et de saint Thomas d’Aquin.

Les armées françaises s’associèrent avec gloire à la propagation des principes établis par les deux premiers Bourbons. Elles en étendirent les bienfaits à l’Allemagne, de concert avec les Suédois : elles firent prévaloir, malgré la maison d’Autriche, la liberté religieuse et l’indépendance des petites nations. C’est par le dévouement à ces grandes causes que s’élevèrent tant d’hommes de guerre illustres, à la tête desquels brillèrent Turenne et Condé.

Le mélange de liberté, de réserve et de passion, qui caractérisa les controverses religieuses de cette époque, ennoblit singulièrement les esprits, et remplaça l’ancien antagonisme par d’admirables rapports sociaux. Gassendi, Peiresc, Fermat, Pascal et Descartes imprimèrent aux

  1. J’ai en vain cherché parmi les protestants une célébrité comparable à celles qui se développèrent chez leurs émules. Alors, comme toujours, la liberté de discussion fut surtout favorable au pouvoir dominant.