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plus de mesure et d’intelligence. Ici d’ailleurs la modération, unie à la force, se montra, comme toujours, féconde en bons résultats.

Sous le règne de Louis XIII, ainsi qu’aux précédentes périodes de prospérité (§§ 12 et 14), les croyances religieuses furent le vrai mobile de tous les progrès. Cette vérité eut alors un caractère particulier d’évidence : car la réforme fut presque instantanée ; et il fut plus facile que jamais de rattacher à la cause première les quatre grands résultats qui se produisirent simultanément vers le milieu du XVIIe siècle.

Les protestants, n’ayant plus le pouvoir d’agiter l’État, ne pouvant guère compter, ni sur les faveurs de la cour, ni sur l’appui des gouvernants, mirent une ardeur inouïe à fonder leur influence sur l’agriculture, l’industrie manufacturière et les autres arts usuels. Les catholiques, de leur côté, suivirent peu à peu, quoique de loin, les protestants. Cette émulation se produisit, dans la paix des esprits, à une époque où les gouvernants des îles Britanniques et des États allemands, moins justes et moins perspicaces que Louis XIII et Richelieu, excitaient leurs peuples aux discordes religieuses. Elle amena bientôt un développement de travail et de richesse que l’Europe n’avait jamais connu.

L’émulation entretenue par la discussion pacifique des dogmes et des principes fut encore