Page:Le Play, L’Organisation Du Travail, 1893.djvu/107

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tion les hommes qui se distinguaient le plus par leurs vertus privées.

Pendant les dix premières années de son règne, le roi, grâce au concours de ses habiles collaborateurs, restaura complétement les affaires intérieures du royaume. Il supprima peu à peu l’immixtion des étrangers, c’est-à-dire le plus apparent symptôme de la décadence ; puis, par un mélange de force et d’adresse, il mit fin à la guerre civile. Il tarit dans leur source l’antagonisme social et le scepticisme, en provoquant le retour aux pratiques du christianisme ; et il atteignit ce but en établissant le premier, dans un grand État catholique, la liberté des dissidents. L’édit de Nantes (1598) fut le couronnement de l’édifice ainsi élevé à la paix intérieure. Il donna momentanément aux protestants des garanties qui étaient commandées par le souvenir de massacres récents, mais qui, étant au fond incompatibles avec la sûreté de l’État, furent supprimées sous le règne suivant. Malgré ce vice organique, l’Édit produisit presque immédiatement d’inestimables bienfaits : il ramena, par une émulation salutaire[1], les deux

    ment, t. Ier, p. iii, iv, vii, ix, 118, 135.) — Les Mémoires de Bassompierre donnent également des détails circonstanciés sur la corruption du roi.

  1. Henri iv entretint cette émulation et conjura l’inconvénient de l’Édit en s’attachant, sans aucune préférence systématique, tous les hommes éminents des deux religions, savoir : parmi les catholiques, Cheverny,