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des enfants, au mariage et à l’établissement des adultes hors du foyer paternel.

Les héritiers se succèdent moyennement à vingt-cinq années d’intervalle[1] La famille se retrouve dans la même situation et en présence des mêmes charges au moment où l’héritier se marie et prend l’obligation de se dévouer à la communauté. Certains progrès s’y font toujours remarquer aux époques de prospérité générale. Quant à la décadence qui s’y montre parfois, elle est le résultat de la corruption qui règne parmi les gouvernants ou des événements de force majeure qui frappent l’ensemble de la nation.

Lorsque des guerres prolongées et de grandes calamités publiques n’ont pas troublé l’existence des populations, le personnel de la famille conserve également une composition uniforme. Pour fixer à ce sujet les idées du lecteur, je crois utile de reproduire ici la moyenne que j’ai déduite du

  1. Les personnes qui ne connaissent que le régime des familles instables (§ 2) fondées sur la stérilité des mariages, auront d’abord peine à concevoir la régularité des événements qui se reproduisent périodiquement sous les deux régimes de familles stables. Ainsi, par exemple, la famille-souche du Lavedan, connue depuis un temps immémorial sous le nom de Mélouga, et décrite dans la monographie qui fait l’objet du Livre second, a institué et marié ses quatre dernières héritières aux époques indiquées ci-après :
    1787. Baptiste Vigneau, dite Mélouga, épouse Pierre Dulmo.
    1810. Dominiquette Dalmo. dite Méuga,ép Joseph Py
    1837. Savina Py, dite Méuga,ép Bernard Oustalet.
    1862. Marthe Oustalet dite Méuga,ép Pierre Cazaux.