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pendance et de devoir, ils l’instituent, à l’époque de son mariage, héritier[1] du foyer et de l’atelier. Ils placent d’ailleurs au premier rang des devoirs imposés à leur associé l’obligation d’élever les plus jeunes enfants, de leur donner une éducation en rapport avec la condition de la famille, enfin de les doter et de les établir selon leurs goûts, en les dispensant de tout devoir positif envers la maison-souche.

Dans le cas où l’héritier meurt sans enfants, la veuve, si elle ne se remarie pas, continue à jouir dans la maison du bien-être assuré à tous les membres célibataires de la famille. Sur le vœu exprimé par la communauté, les membres établis hors du foyer n’hésitent jamais, dans ce même cas, à quitter des situations plus avantageuses pour remplir les devoirs de l’héritier.

Le testament du père est la loi suprême de la famille pendant le cours de chaque génération. Il est habituellement dressé en même temps que le contrat de mariage de l’héritier. Il confère le gouvernement de la famille à la mère après la mort du testateur. Les formules testamentaires enseignées par la tradition, incessamment reproduites par la reconnaissance et l’amour des pères

  1. Dans toutes les régions à famille-souche on emploie un mot spécial pour exprimer cette dignité. Ainsi l’héritière de la famille décrite au Livre second est appelée Ayrété (Voir § 18.)