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Déjà se dessine dans ce sens un mouvement du plus heureux augure, auquel ne peut manquer d’imprimer une vive impulsion l’addition d’une section « des sciences économiques et sociales » au congrès annuel des sociétés savantes à la Sorbonne[1]. Fouillant les chartes, les baux, les livres de compte, les vieux parchemins, d’infatigables chercheurs font revivre ce passé tant méconnu et nous le montrent sous un jour tout nouveau. Comme ces hardis marins qui rapportent une branche de corail ou une épave chaque fois qu’ils plongent sous les flots, les érudits qui se vouent à cette étude en sont récompensés par des trouvailles souvent exquises. Comme nous l’avons vu pour le Lavedan (Épilogue, XII), là où l’on s’attendait à trouver des tyranneaux et des ilotes, on est surpris et charmé de rencontrer des ancêtres qui ne doivent inspirer ni aversion ni pitié. On constate une vie facile et douce, des mœurs simples, une étroite solidarité entre les classes partout la sécurité du lendemain, la permanence et la stabilité. Comme l’a dit M. de Laveleye, « les ambitions y sont bornées, mais aussi les inquiétudes et les agitations. »

Au lieu de nous complaire dans l’admiration

  1. Voir à ce sujettes remarquables travaux présentes à cette section en 1883 et 1884 par MM. Rameau, de Foville, de Saint-Genis, Dehault, de Lucay…, sur la division de la propriété avant et après 1789. (Note d’avril 1884.)