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Du Cange, dans une préface aux Établissements de saint Louis, à la suite de Joinville, proposait de publier les textes primitifs de nos lois et de les réunir dans un vaste recueil, travail qui, suivant ses expressions, « serait si utile au public et à ceux qui font profession de la jurisprudence française. »

Au dernier siècle, sur la demande du syndic de la noblesse, les états de Bigorre décidèrent « qu’un homme capable serait chargé de la recherche et de la copie des titres originaux du pays ». Ce précieux travail nous a conservé inestimables trésors historiques. Il serait facile de l’achever, si on le voulait bien. Les élèves de l’École des chartes pourraient être envoyés en mission sur les lieux ; ils mettraient à contribution les archives publiques et privées[1], les études de notaires, qu’on s’empresserait de leur ouvrir. Ces recherches seraient certainement encouragées, en dehors des subventions de l’État, par celles des conseils généraux, des académies locales et des particuliers. En quelques années elles retrouveraient et nous rendraient notre vieille France.

  1. Les vieux bahuts ou coffres de famille, généralement déposes au grenier, contiennent des actes notariés sur parchemin. Ces richesses sont en train de disparaître, les enfants qui vont à l’école trouvant commode de recouvrir de ces parchemins leurs livres de classe. Il faudrait donc se hâter pour trouver encore ces matériaux de l’histoire locale.