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publiques par le roi ou par ses lieutenants généraux[1]. »

Partout se manifeste au moyen âge cet attachement du peuple pour ses fors.

L’article 59 de la charte de Villefranche est ainsi conçu « Avant que les bourgeois prêtent serment de fidélité au seigneur de Villefranche sire de Beaujeu, devra ledit seigneur, avec vingt chevaliers, jurer de conserver et d’observer inviolablement les libertés et franchises de Villefranche, telles quelles sont pleinement contenues dans la présente charte. »

Aux états de Vermandois, réunis en 1556 pour la rédaction des Coutumes de la province (conformément à l’ordonnance de 1453), les bourgeois de Beaumont déclarèrent fermement vouloir s’en tenir aux franchises contenues dans leurs chartes.

Aujourd’hui même encore, c’est pour leurs fueros bien plus que pour un principe politique abstrait, que les provinces basques espagnoles sont restées le refuge de la cause carliste.

Quoique en général inspirés par le même esprit, les fors variaient d’un village à l’autre. Chaque commune tenait à avoir les siens, et le seigneur les lui octroyait avec une solennité dont témoignent tous ces actes. Ainsi les plus petits bourgs

  1. De Lagrèze, [illisible] du droit, p. 88.