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deu fort, lo praube deu riche, lo veritable deu mentidou… » (Glanages de Larcher, t. XXII, p. 241.)

Citons encore cet autre trait de l’histoire locale, qui montre le respect du seigneur pour les fors. Il est emprunté à une charte relatée à la fin du for d’Azun.

Le 24 mai 1427, le noble et puissant seigneur Mgr Arnaud de Lavedan se rend au territoire d’Azun, et y trouve le peuple convoqué trois jours d’avance selon l’usage. Là le peuple se plaint d’un empiétement sur les Coutumes et privilèges antiques, observés de tous les temps du monde, et que le seigneur avait juré de respecter. Reconnaissant la justesse de ces griefs, le comte de Lavedan jure sur les quatre Évangiles, « de son plein gré et volonté, en pleine connaissance de cause, sans être poussé par la crainte ou par la force, ni séduit par aucun artifice, que les vieux fors seront désormais religieusement observés, comme ils l’avaient été de tout temps. »

Les États avaient surtout pour mission d’empêcher toute atteinte aux franchises locales. On lit dans un règlement pour le royaume de Navarre : « C’est un usage autant ou plus ancien que la monarchie en Navarre, celui d’assembler les États chaque an pour se plaindre de quelque brèche faite aux libertés et franchises