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DOCUMENT B

OBSERVATIONS SUR LES RÉUNIONS DE PARCELLES TERRITORIALES

PAR M. TISSERAND
Directeur au ministère de l’agriculture[1].

Dans une grande partie du nord et du centre de l’Europe, le territoire cultivé présentait déjà, à la fin du siècle dernier, un état de très grande division : les propriétés rurales avaient été morcelées à un point extrême, et, ce qui est plus fâcheux encore, elles se composaient de nombreuses parcelles enchevêtrées les unes dans les autres. Ce morcellement du sol existait aussi en France, principalement dans nos départements du nord-est. Depuis 1789, la division du sol n’a fait que croître en amenant dans certains départements un véritable émiettement du sol ; en 1853, le territoire cultivé de la France, comprenant une quarantaine de millions d’hectares, était formé de 126 millions de parcelles appartenant à 7,800,000 propriétaires. Ce nombre de parcelles n’a pas dû diminuer, à en juger par le

  1. Extrait du Bulletin de la Société d’économie sociale (1874).