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nées, peut en rapporter 20, valant ensemble 20 thalers. Les servantes, suivant qu’elles sont destinées aux soins domestiques ou aux gros ouvrages, reçoivent de 8 à 16 thalers en argent, 25 mètres de toile, une paire de souliers et une paire de pantoufles, sans compter la gratification de Noël. De plus, le paysan ensemence au profit de chacune 2 à 3 boisseaux de pommes de terre, et un demi-boisseau de chanvre ou de lin ; récolté pour leur compte, il est filé et tissé par elles et mis soigneusement en réserve, car la servante aussi possède ses coffres de mariage et travaille à tous ses moments de loisir, comme une honnête fille lunebourgeoise doit le faire, à les bien remplir. Les serviteurs, du reste, sont avec les enfants sur un pied de parfaite égalité. L’héritier bat le blé avec eux, conduit les charrois sa femme prépare de son côté avec les servantes la cuisson des aliments, et les filles se succèdent avec celles-ci sur le métier sans aucune distinction. De même, en s’adressant au maître de maison, les serviteurs le tutoient, l’appellent du nom de père, sa femme du nom de mère. Ce n’est que lorsqu’ils parlent d’eux à des étrangers que l’expression devient soudain pleine de déférence ; ils n’emploient plus alors que celle de unsere Herrschaft (notre seigneurie).

Des rapports de même nature existent entre le fermier et les Haüslinge. Établis en général de