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ainsi qu’il résulte du cadastre de l’an 1400, déterminant les droits d’usage des paysans dans la forêt seigneuriale.Tout en rappelant volontiers cette possession de cinq siècles, Rabe se plaît à laisser passer avant lui les chefs des familles plus anciennes, et notamment le chef des Arns, de la plus vieille souche du pays, sans cesse réélu par les paysans, pour ce motif principal, président de leur conseil.

La ferme du paysan libre, du Batier (en allemand plat, du Bour), je ne parlerai pas ici du paysan à redevance ou métayer (Gutmeier), — intimement liée au passé de la famille dont elle porte le nom, destinée à en soutenir et à en perpétuer l’existence, offre ce caractère essentiel d’être une institution patrimoniale.

La jouissance s’en succède suivant ce qu’en décident les dispositions testamentaires ou patrimoniales, et dans le cas fort rare de leur absence, l’usage local constaté par le magistrat. Cet usage attribue la ferme, au moment de la mort du chef, soit à l’aîné des fils, soit au plus jeune, quelquefois alternativement à l’aîné et au plus jeune, ou à l’aîné des enfants, même si c’est une fille. Habituellement, toutefois, c’est l’aîné des fils qui est héritier (Anerber), à moins que le père n’en ait disposé autrement. Telle est notamment la coutume d’Hermannsbourg. Une condition de la jouissance est l’indivisibilité du