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À l’époque où l’on pouvait encore espérer que l’Assemblée nationale adopterait la proposition de M. Lucien Brun et irait même plus avant dans cette voie, le comice agricole de Charolles se livrait à une enquête approfondie sur les effets des lois de succession dans son ressort et concluait, précisément par les raisons que nous venons d’indiquer, à la réforme du régime de succession en 1803 en France[1].

Le nombre encore considérable des familles-souches qui ont résisté au Code civil ne doit pas faire illusion sur ses inévitables effets. Deux causes principales les ont jusqu’à présent atténués : 1° la coutume ancienne s’est maintenue pendant une génération ou deux ; 2° dans beaucoup de localités, le sol a acquis une plus-value considérable par l’établissement des chemins de fer et des grands centres manufacturiers. Mais de semblables progrès ne peuvent se reproduire qu’à des époques éloignées, et, pendant plusieurs siècles, les familles-souches resteront en présence des lois normales qui régissent la force productive du travail et l’accroissement de la race.

L’influence restrictive du partage forcé sur l’ac-

  1. Ce remarquable document, qui mériterait d’être reproduit sous une forme plus accessible au public, se trouve dans l’Écho du Charolais, publié à Charolles, n° des 14, 21, 28 septembre, 5 octobre 1873.