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besoins des familles-souches, espéraient leur permettre de se maintenir. On n’a qu’à ouvrir les recueils d’arrêts pour voir que les partages d’ascendants sont une des sources les plus abondantes de procès, et que les mesures prises par les pères de famille pour assurer le bonheur des leurs ont trop souvent pour effet de les engager dans des luttes judiciaires où leur patrimoine disparaît dévoré par les frais de justice.

De pareilles luttes judiciaires, indépendamment de la famille qu’elles frappent, jettent une profonde perturbation dans le milieu social où les familles-souches avaient pu jusqu’à présent se perpétuer. Ces procès, avec le retentissement qu’ils ont, frappent de discrédit les antiques coutumes sous l’impulsion desquelles se produisaient les arrangements domestiques conservateurs du foyer. Dès que l’éveil est donné aux passions mauvaises, les actes qui constatent ces arrangements sont soumis au contrôle des hommes de loi, et bien peu échappent à la rigueur des dispositions du Code.

M. Le Play, dans la Réforme sociale, ch. 34, a analysé les différents aspects de cette situation avec sa précision et son abondance d’observations habituelles, quand il a décrit « les quatre cas correspondant aux principaux incidents de l’action destructive exercée sur la Coutume par notre loi