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lités, et, par suite, certaines charges qui s’appliquent à tous les cas. On comprend donc aisément que ces charges, supportables à la rigueur pour les riches héritages, soient écrasantes pour la petite propriété. On ne doit pas d’ailleurs chercher à pallier ces inconvénients, soit en rejetant sur l’État une partie des frais qu’entraînent les petites successions, c’est-à-dire en mettant à la charge du public des intérêts privés soit en diminuant les émoluments des officiers ministériels, dont la position, dans les campagnes, est quelquefois voisine de l’indigence ; soit enfin en supprimant des formalités qui, dans la théorie du système actuel, offrent d’indispensables garanties. Le vrai remède au mal est l’abrogation d’un régime vicieux, il faut laisser au père de famille la liberté de disposer de ses biens par testament. En France, comme ailleurs, le père mourant usera de cette liberté dans l’intérêt de ses enfants.Il confiera ordinairement à un ami éprouvé le soin de trancher dans leur intérêt, souverainement et sans frais les questions que pourrait faire naître la succession.

Depuis 1844, je soumets le présent Appendice à beaucoup d’hommes d’État, qui se montrent affligés de ce désordre, et enclins à user de leur influence pour y porter remède. Cependant, sauf les petites réformes de 1841 et de 1845, qui ne sont que des palliatifs dont le principe est con-