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vention. Ce fait si rare s’explique naturellement dans un pays où le régime du morcellement de la propriété est établi depuis longtemps, et où chacun, obligé d’utiliser toutes les ressources qui peuvent augmenter ses profits, revendique avec âpreté la jouissance de ses droits. Il y a quelques années, la famille trouvait encore quelques faibles subventions dans le glanage, dans le pacage des vaches le long des chemins ou roulis, et dans la récolte de l’herbe que les enfants ramassaient pour les lapins. Aujourd’hui que les fils sont occupés à des travaux plus difficiles, ces subventions n’existent plus.

Travaux de l’ouvrier. — Il fume, laboure et ensemence ses propriétés ; il fauche, rentre et bat ses récoltes. Il est aidé dans ces travaux par tous les membres de sa famille. Pendant les mois d’hiver, il exerce la profession de chanvrier, et conduit aux foires des villes voisines le chanvre qu’il a préparé. Vers le mois de mars, quand les travaux de la culture lui laissent encore quelques moments de liberté, il achète des cendres noires et va les revendre dans les Ardennes. — Travail principal : 352 journées, payées 488f00. Travaux secondaires 7 journées, évaluées à 8f50.

Travaux de la femme. — Elle prépare la nourriture, blanchit et raccommode le linge, soigne la basse-cour. Elle est spécialement chargée de la