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Ce problème est vital pour tous les États, et chacun d’eux est libre de le résoudre à sa guise, pourvu qu’il le résolve.

Nous ne paraissons malheureusement pas soupçonner en France la gravité de cette question. Aussi, pour ceux qui en sont pleinement convaincus, est-ce un devoir, importun peut-être mais impérieux, de la rappeler sans cesse à l’opinion publique. L’histoire des Mélouga, qui vient de se dérouler sous les yeux du lecteur, répond à ce besoin et semble de nature à faire entrevoir à tout esprit impartial, comme par une échappée, les réactions lointaines et profondes de l’influence exercée par les lois de succession. Puisse ce drame social, qui a dans son cadre restreint son émotion et sa grandeur, inspirer aux admirateurs les plus déterminés du Code au moins un doute salutaire ! Le doute, en pareil cas, devient souvent le commencement de la sagesse.

Paris, mars 1884.