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tous les membres de la famille. Que de défaillances prévenues par la crainte de ternir le renom de la maison natale ! Quelle joie, si un des rejetons s’illustrait Plus d’un cadet s’est élevé aux plus hautes situations, porté par les sacrifices de tous les siens.

On pourrait continuer à passer en revue tous les besoins d’une société bien réglée, et l’on montrerait que la famille-souche y donnait également satisfaction.

Les mœurs étaient peu hospitalières pour les étrangers. On les redoutait et on les tenait pour suspects. Pourquoi quittaient-ils leur famille, leur maison natale ? Ils avaient sans doute intérêt à fuir leur village et à se cacher. Dans ce temps où tout était assis, l’instabilité était un motif légitime d’étonnement et d’inquiétude. L’étranger pouvait cependant acquérir le droit de cité, en remplissant certaines conditions de moralité et de séjour, déterminées soigneusement par les fors[1].

Les mendiants valides et les vagabonds étaient punis du fouet en Béarn et en Navarre[2]. Le for d’Azun recommande aux juges de purger le pays et de rejeter bien loin les malfaiteurs, et il pro-

  1. La charte de Villefranche conférait la bourgeoisie et les immunités y attachées au bout d’une résidence d’un an et un jour. — Art. 7.
  2. De Lagrèze, p. 303.