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après, la Coutume serait emportée par la tourmente révolutionnaire, et que des lois de succession improvisées par la haine aveugle du passé porteraient une atteinte irréparable à la stabilité de ces familles basques, dont il avait décrit et célébré, avec l’orgueil du patriotisme local, la forte organisation.

Ne pouvant insister davantage ici sur la Coutume du Lavedan, nous avons renvoyé son histoire au Document D ; mais il nous reste à examiner son influence et ses résultats.

XIII

LA FAMILLE-SOUCHE

Grâce à la Coutume, la famille-souche se perpétuait au même foyer. C’est ainsi que depuis 400 ans, les Mélouga se sont transmis leur modeste domaine avec une stabilité et une fixité qui semblent participer à celles des hautes montagnes aux pieds desquelles est bâtie leur chaumière.

« Les populations du Lavedan, dit avec beaucoup de force M. Le Play, se gardaient bien de tuer la poule aux œufs d’or de la famille, c’est-à-dire d’abroger, en morcelant le foyer et le domaine, leurs habitudes de travail et de vertu. Pour doter leurs nombreux enfants, ils ne met-