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gendres successivement introduits dans la maison, Py, Oustalet et Cazaux, ont pris le nom de Mélouga. Sous ce rapport, les mœurs ont respecté la Coutume.

« En pratiquant cet usage, dit Noguès, il devient, non pas indifférent, mais même avantageux pour la conservation des familles que le premier-né, sans distinction de sexe, soit héritier car les premiers-nés, qu’ils soient mâles ou filles, ne sortant pas de la maison par le mariage, attirant, au contraire, à soi les personnes qu’ils épousent, il est aisé de voir qu’il importe pour le bien et avantage de leurs maisons de les établir aussitôt qu’ils sont nubiles. Il y a plus, c’est que notre Coutume, jointe à cet usage, est plus propre à conserver les biens dans les familles que les autres Coutumes qui lui sont opposées ; » et il cite le cas d’une fille unique, qui peut continuer la famille, en lui donnant un gendre, tandis que la famille s’éteindrait si la Coutume était autre. (P. 41.)

M. Le Play ajoute encore aux bienfaits de cette Coutume celui de faire succéder plus rapidement les mariages et les générations, et ensuite d’écarter, tout naturellement, les conflits entre les belles-mères et les brus, c’est-à-dire de conjurer le mal qui a surtout désorganisé nos familles-souches de métayers du Limousin et de la France centrale (§ 16).