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cès. Pour écarter celles qui défendent les abords des monographies de familles, il faut se conformer exactement aux sages conseils publiés par la Société d’économie sociale[1] ; il faut s’armer de patience et de résolution ; il faut enfin compter sur la pratique même de l’observation, et s’inspirer de l’étude des beaux modèles que fournit la collection des Ouvriers européens et des Ouvriers des deux Mondes.

Écrivant ici à côté de M. Le Play, qui m’a fait l’honneur de donner dans son livre l’hospitalité à cette note, il ne m’appartient pas de faire l’éloge de sa méthode et de ses travaux. Qu’il me soit au moins permis de dire que, après avoir étudié sur place la famille Mélouga et la monographie dont elle est l’objet, j’ai été frappé de la fidélité, de la richesse et de la précision des informations consignées dans ce travail. Ceux-là seuls qui se sont livrés à une vérification personnelle peuvent soupçonner ce qu’il faut de tact et de sagacité pour analyser d’une manière si pénétrante tous les ressorts et tous les actes d’une famille qui n’écrit rien, ne conserve aucun document[2] et

  1. Instruction sur la méthode d’observation dite des Monographies de familles, publiée par la Société d’économie sociale, in-8o, Paris, 1862.
  2. Je n’ai pu obtenir ni les papiers de famille, qui seraient, m’a-t-on dit, détenus chez les gens de loi, ni les factures, qu’on anéantit en les payant, ni les comptes, qui sont faits mentalement, quand on en fait.