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des autres paysans. Chaque fois qu’il rencontre le troupeau, l’un des bergers attire à lui cette jument en lui donnant une petite ration de sel qu’il porte toujours sur lui dans une poche spéciale (§ 22) ; c’est par le même moyen qu’il se rend maître facilement de cet animal, chaque fois que la famille en a besoin pour opérer un transport ou pour se rendre, dans une voiture empruntée à un voisin, aux foires de Lourdes ou d’Argelès. C’est ici le lieu de remarquer que le sel, dont la famille fait une consommation considérable [§ 32 (2)], est, dans les soins donnés aux animaux, à la fois un moyen de direction et d’hygiène : c’est, par exemple, l’attrait qui ramène chaque soir les vaches à l’étable du germ. Quant aux brebis, on leur donne le sel une fois chaque semaine à dater de la Saint-Jean, sur une pierre plate choisie à proximité de la station de nuit.

Le parcours des cochons et des poules est restreint aux prairies et aux champs contigus à la basse-cour ces animaux sont d’ailleurs les seuls dont la direction soit attribuée aux femmes. Le vieux père, aidé des plus jeunes enfants, soigne particulièrement, pendant l’arrière-saison et l’hiver les jeunes agneaux, et pendant l’été les abeilles.

Les prairies, fumées et entretenues avec beaucoup de soin, occupent environ les 88 centièmes de la surface de la propriété (§ 22) ; la culture des céréales ne s’applique qu’au surplus, c’est--