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laisser à l’initiative individuelle le soin de décider ce qui convient le mieux à chaque famille et à chaque localité. Ces recherches qui, en cas de succès, doivent avoir des conséquences si importantes, ne peuvent, dans le cas où elles resteraient stériles, entraîner aucun inconvénient, pas même celui de passionner les esprits pour le changement, puisque, comme il arrive toujours en matière de succession, les sympathies publiques sont généralement acquises au système établi.

Les études internationales jetteront beaucoup de jour sur cette partie des problèmes sociaux : comme on l’a déjà remarqué en effet, la loi ou les mœurs, dans les autres constitutions européennes, sont aussi favorables au régime de transmission intégrale que le nouveau système français lui est hostile. D’un autre côté, des arguments non moins dignes d’attention se trouveront dans les localités où les paysans français, conservant la tradition des peuples les plus stables et les plus libres, ont pu jusqu’à présent résister, par la seule force des mœurs, à l’envahissement du régime des partages forcés.

Dans l’intérêt des recherches dont le plan vient d’être indiqué, il semble donc opportun de faire connaître les combinaisons au moyen desquelles les paysans de l’ancien Lavedan assurent la transmission intégrale de leurs héritages. Pour donner plus de précision à cet exposé, on indiquera les