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La famille du Lavedan et ses équivalents de l’étranger offrent ce double caractère. Cependant l’opinion est tellement égarée par les erreurs des deux derniers siècles et par les fausses conceptions de notre temps, que les hommes les plus éclairés en sont venus à ne tenir aucun compte des beaux modèles qu’ils ont sous les yeux. Cette aberration a opposé jusqu’à présent un obstacle absolu à la réforme. J’espère que cet obstacle cédera au plus efficace des enseignements, à l’évidence des faits. Je me suis donc appliqué à décrire dans le l’ivre suivant, avec les particularités d’une photographie sociale, un modèle qui a déjà frappé beaucoup de bons esprits. Je l’ai pris en France pour conjurer les répugnances que mes concitoyens opposent habituellement à l’imitation des étrangers, et, pour faciliter les vérifications, je l’ai choisi aux portes d’une ville fréquentée par des milliers de voyageurs. Les personnes dévouées à la prospérité de la patrie et à la réforme de l’Occident peuvent donc aisément constater elles-mêmes l’exactitude de ma description et la justesse des conséquences que j’en déduis. Elles partageront alors les espérances et l’admiration que ce modèle m’a inspirées !

Je rappelle que cet exemple est loin d’être une exception. Malgré quatre-vingts ans de

    noncé à leurs usages sitôt qu’ils en ont trouvé de meilleurs. (Montesquieu, Grandeur et Décadence des Romains, ch. Ier.)