Page:Le Play, L’Organisation De La Famille, 1884.djvu/127

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

grands propriétaires, avec une ténacité inébranlable. Elles constituent, en beaucoup de lieux, la force principale de la population et elles offrent presque partout les quatre qualités caractéristiques rappelées au début de ce paragraphe.

Les populations slaves et hongroises se groupaient pour la plupart en familles patriarcales (§ 4) sous le régime d’engagements forcés qui a régné parmi elles jusqu’aux réformes commencées en 1848. Elles se rattachent peu à peu à la famille-souche, à mesure que le régime de liberté s’étend aux engagements du maître et de l’ouvrier ainsi qu’à la propriété du sol.

Toutes les races de propriétaires scandinaves offrent, dans leurs familles-souches, d’admirables modèles. En Norvège, les paysans montrent une rare aptitude à gouverner leurs affaires locales. En Suède, ils ont constitué pendant longtemps une branche spéciale de la législature. En Danemark, ils se distinguent par la simplicité et l’originalité de leurs habitudes. Dans ces derniers temps, tous les voyageurs ont exprimé leurs sympathies pour la conservation de trois nationalités qui offrent de si bons enseignements.

Les familles-souches qui parlent la langue allemande sont mêlées en beaucoup de lieux, près du Rhin surtout, à la famille instable. Elles ont été plus ou moins désorganisées par deux causes principales : au XVIIIe siècle, par la corruption