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rait imiter les fécondes initiatives de certaines communautés de la région du Rhin[1]. Elles se concerteraient pour remanier un territoire rebelle à toute culture méthodique, pour constituer des domaines agglomérés que la loi ne pourrait plus détruire, pour établir sur ces domaines de solides familles-souches à l’aide du testament, enfin pour assurer aux localités, comme à la province et à l’État, tous les avantages qui dérivent de la propriété libre et individuelle[2].

Les classes nombreuses qui vivent d’un salaire journalier sont intéressées à l’avènement du régime de liberté, encore plus que celles qui trouvent sur leur propre domaine tous leurs moyens de travail. Ceux qui, après cette reforme, acquerraient par l’épargne le foyer domestique et les autres biens situés aux premiers échelons de la propriété, ne seraient plus découragés, comme ils le sont aujourd’hui, par la perspective des liquidations qu’impose le partage forcé. L’ouvrier laborieux et économe serait assuré de lier à la possession de ces biens l’émancipation de sa postérité il serait donc plus ardent à les conquérir

  1. Les Ouvriers européens, t. IV, Fondeur du Hundsruck, notes. — La Réforme sociale, 34, XXIV.
  2. Sur les réunions de parcelles territoriales (Bulletin de la Société d’économie sociale, t. IV, p. 521) ; sur les lois successorales pour la constitution du domaine patrimonial en Allemagne et aux États-Unis (La Réforme sociale du 1er juillet 1883) ; et ci-après Documents A et B.