Page:Le Petit théâtre de Guignol, contenant trois pochades en un acte, imitées de Mourguet et Cie, 1874.djvu/7

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 5 —
Trinquefort

Ya ! sergent, fufu zen lécherez le barbe… Ah ! ah ! (Il rit.)

Le sergent

Je vous suis… (Ils entrent au cabaret.)


Scène IV

Guignol, seul, puis le sergent

En voilà une cassine !… Ce matin, vers les sept heures, je roupillais sus ma surpente, quand voilà le patron que chapote : pan ! pan ! — « Guignol ! veux-tu descendre ? » — « Eh ! j’suis pas marchand de cendres ! » — Là-dessus, le voilà que monte et que me tiripille, et que me dessampille, et que m’empogne par mon sarcifis, et que me fait débarouler que je m’en suis cogné le melon sur la cadette… Je me rebiffe… il me donne mon compte en deux temps, v’lan ! à coups de grolles, que c’est une manière peu chenuse de régler un domestique… si bien que du depuis je me lentibardanne les mains ballantes avec les six liards d’économie que je conserve là pliés dans une patte. — Ah ! bah ! comme dit le cousin Gnaffron : « Vive la joie et les mattefains !… » (Chantant à tue-tête.)

« Allons aux Brotteaux,

Ma Mia Jeanne,

Allons aux Brotteaux

Car il fait bo bo bo bo »


Le sergent, lui mettant la main sur la bouche…

Eh ! l’ami !

Guignol

Quoi qu’y gnia, la Croûte ?

Le sergent

Pourquoi m’appelles-tu la Croûte ?

Guignol

Vous m’appelez bien la Mie. (Ils rient.)

Le sergent

Ce farceur-là me boite ! (À Guignol.) Tu as un gosier de merle… continue… chante… voilà cinq francs pour ta séance.